Maladie de Lyme : une association porte plainte pour mise en danger de la vie d’autrui

France Lyme accuse la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf) de mettre en danger les patients en refusant de voir évoluer la prise en charge de la maladie.

 Selon le ministère de la Santé, le nombre de nouveaux cas de maladie de Lyme a connu une « augmentation significative » en 2018.
Selon le ministère de la Santé, le nombre de nouveaux cas de maladie de Lyme a connu une « augmentation significative » en 2018. AFP

    « Mise en danger délibérée de la personne d'autrui », « atteinte involontaire à l'intégrité d'autrui », « non-assistance à personne en danger » et « commission de violences psychologiques ». C'est pour ces motifs que l'association France Lyme a adressé, ce jeudi, une plainte en lien avec la maladie de Lyme au procureur de la République contre la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf).

    Dans un communiqué publié ce vendredi, l'association se joint à de « nombreux acteurs associatifs et institutionnels » pour dénoncer le « refus systématique de la Spilf, dans ses recommandations à destination des médecins, de reconnaître la version chronique de la maladie de Lyme et ses co-infections ». Or, sans cette reconnaissance, « aucune amélioration de l'état de santé des malades n'est envisageable » estime la Spilf.

    Controverse sur la reconnaissance d'une forme chronique

    La borréliose de Lyme est une maladie infectieuse causée par une bactérie et transmise par une piqûre de tique. Elle est encore mal diagnostiquée en France et son origine sujette à débat. Une controverse existe sur l'existence ou non de formes chroniques (pour lesquelles les traitements classiques ne viennent pas à bout), dont la reconnaissance est réclamée depuis plusieurs années par des associations.

    Le président de la Spilf, le médecin infectiologue Pierre Tattevin, est également visé par la plainte de France Lyme. Il réfute les accusations de l'association : « Notre mobilisation, c'est justement pour essayer de protéger les patients des pratiques dangereuses. » Selon lui, une majorité des malades soignés pour « Lyme chronique » sont en fait atteints d'autres pathologies, ce qui retarderait un traitement adapté.

    Les propres recommandations du Spilf

    La Spilf avait refusé de valider les recommandations établies par la Haute autorité de santé (HAS) publiées en juin 2018, qui appuyaient en particulier une « prise en charge thérapeutique globale optimale des patients atteints ou suspects d'être atteints d'une maladie à tiques ». Même si la Spilf avait participé à leur élaboration, elle avait finalement appelé les médecins à ne pas les appliquer.

    Elle a publié en mai dernier ses propres recommandations, à l'invitation de la Direction générale de la santé (DGS). Celles-ci sont assez proches du texte de 2006 qui prévalait avant l'actualisation de la HAS et qui est fortement contesté par les associations de patients et certains médecins.