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Le plan de Facebook pour transformer Messenger

•La messagerie deviendrait une plate-forme où centraliser toute sa vie numérique.•L'application pourrait bien être l'un des futurs relais de croissance du réseau social.

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Par Nicolas Rauline

Publié le 9 nov. 2015 à 01:01

La transformation de Facebook Messenger est en marche. La société californienne avait annoncé en début d'année qu'elle transformait son application de messagerie instantanée en véritable plate-forme, où toute la vie numérique pourrait être centralisée.

Selon son patron, David Marcus, le plan se déroule comme prévu. « Nous avions annoncé deux choses : d'une part, la création d'une plate-forme autour des contenus. Nous avons commencé à la mettre en place, avec l'intégration des gifs, des stickers... qui permettent d'enrichir les conversations et de vraiment faire la différence par rapport aux SMS. Et, d'autre part, un plan pour la présence des entreprises sur Messenger, qui doit permettre de réinventer la communication d'entreprise. »

De premiers tests ont eu lieu dans ce domaine aux Etats-Unis, pour connecter les 700 millions d'utilisateurs de Messenger aux plus de 40 millions d'entreprises disposant d'une page Facebook. « Nous allons travailler verticale par verticale, annonce David Marcus. Nous avons démarré avec l'e-commerce, nous allons travailler désormais sur l'aérien, notamment avec KLM. »

Pour le vice-président de Facebook, en charge des produits de messagerie, Messenger est la plate-forme idéale pour ce type de services. « Aujourd'hui, l'expérience n'est pas fluide : on réserve en ligne, on reçoit les détails de son vol par e-mail, on copie-colle la référence pour effectuer son enregistrement... Avec Messenger, nous proposerons un lieu unique pour faire tout cela. L'utilisateur pourra avoir une conversation en direct avec la marque, comme il le fait déjà avec un ami. Il retrouvera dans cette conversation tous les détails du voyage, pourra modifier sa réservation, aura son "boarding pass"... »

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En France, Messenger devrait s'ouvrir aux marques à partir de l'an prochain.

Une monétisation prudente

Cette ouverture concerne aussi le paiement. Messenger a déjà lancé outre-Atlantique la possibilité d'effectuer des paiements entre amis, dans une conversation. Désormais, il va s'ouvrir aux paiements avec les entreprises. De la même façon, on pourra ainsi en un clic effectuer un paiement (billet d'avion, vêtements, etc.) « La majorité du trafic des commerçants passe désormais par le mobile, note David Marcus. Mais le mobile représente uniquement 10 à 12 % du volume de transactions. Nous voulons supprimer les frictions du paiement sur mobile. »

Des développements qui amènent à se poser la question de la rentabilité de la plate-forme. Aujourd'hui, Messenger ne génère pas de revenus. « On n'est légitime à monétiser un service que si l'on résout un problème, si l'on rend un service aux utilisateurs, aux entreprises », affirme David Marcus. Facebook veut donc d'abord améliorer les conversations, fluidifier les relations entre entreprises et consommateurs. Dans un second temps, une fois l'usage développé, il permettra aux entreprises d'insérer dans les conversations des messages publicitaires. « Mais avec beaucoup de contrôle et une notion de service », avertit David Marcus. L'utilisateur pourra préciser qu'il ne souhaite pas recevoir de promotions ou de publicité de la part de telle ou telle marque.

En revanche, Messenger affirme n'avoir aucun projet de développement commun avec WhatsApp, l'autre application de messagerie du groupe, rachetée l'an dernier par Facebook pour 19 milliards de dollars. « Nous conservons deux plates-formes séparées. Et cela se fait assez naturellement car WhatsApp est largement dominant dans certains pays, Messenger dans d'autres », conclut David Marcus.

Un patron francophone

Né à Paris, David Marcus a fait ses études puis créé ses premières entreprises en Suisse. Il a d'abord lancé l'un des premiers opérateurs fixes alternatifs, puis a développé une société de paiement mobile, revendue à PayPal, dont il deviendra ensuite directeur général. Il y a un an et demi, il surprend tout le monde en quittant la direction de PayPal et ses 15.000 salariés, pour prendre la tête de Messenger (aujourd'hui une équipe de 200 personnes) chez Facebook.

A Dublin Nicolas Rauline

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