Goldman Sachs: Carte à jouer
Goldman Sachs veut tracer un sillon méthodique dans la banque de détail.
Par Les Echos
« I'm hoping that I'm still going to be alive to see the elimination of money. » Tim Cook aimerait voir de son vivant ses iPhones remplacer le cash. Wall Street, très alléché par les services d'Apple, suit donc de près le partenariat qui serait en préparation entre Goldman Sachs et la firme à la pomme, pour le lancement d'une carte de crédit. Nommée « Marcus » en hommage à Marcus Goldman (le beau-père de Samuel Sachs), la plate-forme de « consumer banking » lancée en 2016 regarde en fait moins vers le passé qu'elle n'essaye de se tourner vers un futur rempli d'intelligences artificielles, appelées elles aussi par leur prénom. Ses prêts en très forte progression jouent les Petits Poucets de la grande maison (2,4 milliards de dollars, soit 3,3 % du total), encore plus que ses dépôts (17 milliards sur un total de bilan de 328 milliards). Forts de leur refinancement compétitif, de leur capacité d'attraction intacte dans la finance et de leur absence d'héritage encombrant (agences, informatiques...), les dirigeants de « Government Sachs » explorent néanmoins sérieusement leur potentiel dans une banque de détail qui n'était pas leur tasse de thé. Ils ont promis de ne pas confondre vitesse et précipitation, en veillant à se différencier de la concurrence. Toutes les grandes banques américaines semblent attirées par les services financiers à la consommation, comme elles l'étaient avant 2007 par l'immobilier. C'est loin d'être sans danger au rayon des impayés. Mais Goldman Sachs a su faire preuve de détermination dans une grande adversité. C'est peut-être cet esprit méthodique qui lui donne une carte à jouer dans la fintech.