Les orphelins et l’école, une enquête inédite
C'est la première fois qu'une étude s'attache à l'impact du deuil d'un ou deux parents d'un élève sur leur scolarité.
L’étude, réalisée par l’Ifop et commandée par la fondation d’entreprise Ocirp, a été dévoilée lors d’un colloque au Conseil économique et social (Cese) à Paris. Il y a en France 800.000 jeunes de moins de 25 ans soit environ 1 par classe, ayant perdu un père, une mère ou ses deux parents. Quel est l’impact sur la scolarité des orphelins, et comment les enseignants gèrent la situation ?
3 élèves sur 4 notent un impact négatif
Concentration, mémoire, pénibilité à effectuer less devoirs,… 77% des élèves orphelins (1.083 enfants et jeunes interrogés, ayant perdu au moins un parent au cours de leur scolarité), admettent un impact négatif de leur situation sur leur travail à l’école. Du côté des plus de 15 ans, ils ont la moitié à avoir observé un impact sur leur santé, 46% un impact sur leur orientation scolaire, et encore 43% sur leur choix de carrière.
Parmi les enseignants également interrogés, 62% estiment ne pas avoir la formation adéquate leur permettant de prendre en compte la situation. 85% plébiscitent aussi l’idée d’un guide de “bonnes pratiques” pour y parvenir, et 8 professeurs sur 10 aimeraient bénéficier d’une formation.
Un sujet encore tabou
“Très peu d’études ont exploré les particularités du vécu de ces enfants (…) invisibles de la société, oubliés de la recherche”, indique à l’AFP Emmanuelle Enfrein, responsable de la fondation Ocirp, et qui soutient des projets à l’attention des orphelins.
Sur ces 800.000 orphelins, 500.000 sont âgés de moins de 21 ans. La majorité des jeunes gens a perdu un seul parent, et dans 75% des cas il s’agit du père. Enfin, la plupart vit au sein d’une famille monoparentale ou recomposée. Ces chiffres se basant sur le recensement de 1999 sont en cours d’actualisation.