Albert Memmi, l’auteur de « Portrait du Colonisé », est mort à 99 ans

Albert Memmi (1920-2020), ici en 2009.

Albert Memmi (1920-2020), ici en 2009. BALTEL/SIPA / SIPA

Critique  Préfacé en son temps par Camus, puis par Sartre, ce brillant essayiste s’était raconté dans « le Nomade immobile », au début des années 2000. Didier Jacob l’avait alors lu pour « le Nouvel Observateur ».

C’est l’heure où l’homme est seul, et le banquet se finit. On fait signe au garçon, à la dame du vestiaire. Mais c’est la mort, cette fois, qui présente l’addition : « La vie est un jeu de quilles où la mort frappe au hasard ; il se fait que je suis encore debout, mais la partie s’achève », écrit Albert Memmi dans cet émouvant testament.

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Né sous la pluie, un 15 décembre 1920, à Tunis, Albert Memmi grandit juif dans un pays musulman, et tunisien dans un protectorat français. C’était faire, à la fois, le grand écart et le pont suspendu. Mais Memmi, enfant, eut surtout à se plaindre d’une absence de pain quotidienne. « Nous étions tous sous-alimentés, tous chétifs, malgré cette dégueulasserie d’huile de foie de morue qu’on nous faisait avaler à l’école. » Le père Memmi, un artisan …

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