Il s’en est allé « voir la nuit » définitivement. L’illustrateur des classiques pour enfant Wolf Erlbruch est mort le 11 décembre à l’âge de 74 ans, a annoncé son éditeur allemand Hanser Literatur jeudi 15 décembre.
« Avec lui, nous perdons un artiste au langage visuel inimitable, dont l’utilisation inhabituelle de la technique [picturale] continue de donner le ton aujourd’hui » souligne Hanser Literatur, qui a publié la plupart des œuvres du dessinateur de De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête, de Remue-ménage chez Madame K, du Canard, la Mort et la Tulipe, ou encore d’Allons voir la nuit.
« Notre maison et, plus largement, l’édition jeunesse perdent une grande figure » a pour sa part réagi son principal éditeur français, Milan Jeunesse, rappelant que l’illustrateur était « multiprimé ».
Sujets inhabituels
Après un début de carrière florissant dans la publicité, Wolf Erlbruch s’était tourné vers l’illustration pour enfants en 1985, avec autant de succès. L’illustrateur, qui prenait parfois aussi la plume pour dans certains albums, a – entre autres – reçu deux fois le prix de la Foire du livre de jeunesse de Bologne (en 1999 pour Cuisine de sorcière et en 2004 pour La Grande Question), deux fois le prix Sorcières (en 1994 pour De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête, puis en 2005 pour La Grande Question), ainsi que deux autres récompenses pour l’ensemble de sa carrière : le prix Hans Christian Andersen Illustration en 2006 et le prix commémoratif Astrid-Lindgren en 2017.
Né le 30 juin 1948 à Wuppertal, l’illustrateur allemand avait eu à cœur au cours de sa carrière d’utiliser son art pour aborder des sujets inhabituels auprès de son jeune public : la mort, le sens de la vie, mais aussi la recherche de la justice, dans De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête – son best-seller, au sujet d’une taupe se mettant en quête de celui qui lui a laissé une énorme crotte sur la tête.
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