Fin août, de célèbres youtubeurs flamands se volent dans les plumes, par vidéos interposées*. La prise de bec fait l’objet d’une assez large couverture médiatique ; on constate, une fois de plus, la profondeur abyssale qui peut parfois séparer les médias traditionnels des réseaux sociaux. Nombre de parents se demandent qui sont ces influenceurs dont ils n’avaient jamais entendu parler, et quelles niaiseries ces pseudo-célébrités peuvent bien débiter aux oreilles de leur progéniture. De leur côté, les jeunes réagissent avec frustration, s’indignant de la façon dénigrante avec laquelle on aborde leur génération et leur vie en ligne.

Du haut de mes 41 ans, je suis moi-même la maman de deux jeunes ados. Pas un jour ne passe sans que nous nous interrogions, mon mari et moi, sur l’attitude à adopter face aux écrans qui pullulent dans leur vie. J’ai appris à mes dépens – c’est inévitable, quand on éduque – que nous devons, nous parents, manifester beaucoup plus d’intérêt pour le biotope numérique de nos enfants, à plus forte raison si nous entendons avoir notre mot à dire à ce sujet.

En discutant avec mes deux fils, je fais la connaissance de leurs “héros”, je découvre leurs codes, j’apprends à comprendre leur humour et leur langage, j’appréhende leur façon de voir le monde. J’en ai tiré les conclusions suivantes, que je partage, en espérant contribuer à réduire le fossé entre générations.

Une culture pas si différente de la nôtre

Primo. Il n’a aucun sens de sermonner nos enfants sur des sujets qu’ils connaissent bien mieux que nous. Après tout, ils ne nous disent pas comment remplir notre déclaration d’impôt ; pourquoi devrions-nous leur apprendre à utiliser TikTok, alors que nous savons à peine comment créer un compte ? J’ai personnellement recours à la méthode Louis Theroux [dans ses documentaires] : je joue les innocentes et j’invite mes deux fils à m’expliquer.

C’est qui Acid [l’un des youtubeurs flamands impliqués dans le conflit] et pourquoi est-il autant