Fin août, de célèbres youtubeurs flamands se volent dans les plumes, par vidéos interposées*. La prise de bec fait l’objet d’une assez large couverture médiatique ; on constate, une fois de plus, la profondeur abyssale qui peut parfois séparer les médias traditionnels des réseaux sociaux. Nombre de parents se demandent qui sont ces influenceurs dont ils n’avaient jamais entendu parler, et quelles niaiseries ces pseudo-célébrités peuvent bien débiter aux oreilles de leur progéniture. De leur côté, les jeunes réagissent avec frustration, s’indignant de la façon dénigrante avec laquelle on aborde leur génération et leur vie en ligne.
Du haut de mes 41 ans, je suis moi-même la maman de deux jeunes ados. Pas un jour ne passe sans que nous nous interrogions, mon mari et moi, sur l’attitude à adopter face aux écrans qui pullulent dans leur vie. J’ai appris à mes dépens – c’est inévitable, quand on éduque – que nous devons, nous parents, manifester beaucoup plus d’intérêt pour le biotope numérique de nos enfants, à plus forte raison si nous entendons avoir notre mot à dire à ce sujet.
En discutant avec mes deux fils, je fais la connaissance de leurs “héros”, je découvre leurs codes, j’apprends à comprendre leur humour et leur langage, j’appréhende leur façon de voir le monde. J’en ai tiré les conclusions suivantes, que je partage, en espérant contribuer à réduire le fossé entre générations.
Une culture pas si différente de la nôtre
Primo. Il n’a aucun sens de sermonner nos enfants sur des sujets qu’ils connaissent bien mieux que nous. Après tout, ils ne nous disent pas comment remplir notre déclaration d’impôt ; pourquoi devrions-nous leur apprendre à utiliser TikTok, alors que nous savons à peine comment créer un compte ? J’ai personnellement recours à la méthode Louis Theroux [dans ses documentaires] : je joue les innocentes et j’invite mes deux fils à m’expliquer.
C’est qui Acid [l’un des youtubeurs flamands impliqués dans le conflit] et pourquoi est-il autant
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Lancé en 1918, le journal de référence de l’establishment flamand a pris progressivement ses distances vis-à-vis du monde catholique ainsi que du mouvement flamand – et, plus particulièrement, du Parti social-chrétien flamand, au pouvoir en Belgique de 1945 à 1999.
Dès son premier numéro, le 4 décembre 1918, la partie supérieure de la une présentait la croix dessinant les lettres AVV-VVK (“Alles voor Vlaanderen, Vlaanderen voor Christus”, “Tout pour la Flandre, la Flandre pour le Christ”). Cette mention a disparu en 1999, afin de faire peau neuve et de rajeunir le lectorat.
De Standaard, qui se propose d’offrir une information “fiable, indépendante et de qualité”, a entrepris un profond renouvellement en 2007 : il a réduit son format, modernisé son identité graphique et s’est adapté au contexte du numérique.