Disparition de Moon Martin, l’auteur du tube «Bad News»

« Bad News » fut un énorme succès en France en 1980. Son discret auteur, l’Américain Moon Martin, est décédé à l’âge de 69 ans. Il n’avait pas sorti d’albums depuis vingt ans.

 Moon Martin aurait été retrouvé mort de « cause naturelle » chez lui, près de sa guitare.
Moon Martin aurait été retrouvé mort de « cause naturelle » chez lui, près de sa guitare. Capitol/Pathé Marconi

    C'est l'hécatombe chez les musiciens. Après le fondateur de Kraftwerk, le clavier des Stranglers et la légende Little Richard, c'est au tour du discret Moon Martin de disparaître. L'auteur de « Bad News », titre rock incontournable de l'émission « Les Enfants du Rock » et des boums de 1980, est décédé ce mercredi à l'âge de 69 ans à Los Angeles. C'est son ami guitariste Rick Vito qui a annoncé sa disparition sur les réseaux sociaux. Il aurait été retrouvé mort de « cause naturelle » chez lui, près de sa guitare.

    La disparition du chanteur, guitariste et auteur-compositeur américain ne fera pas les gros titres. Même pas ceux de la bible des rockers, le magazine Rolling Stone. Mais John David Martin, né dans l'Oklahoma en octobre 1950, surnommé Moon parce qu'il citait souvent la lune dans ses chansons, ne fut pas qu'un « One Hit Wonder », l'homme d'un seul tube.

    De son premier album rockabilly avec The Disciples en 1969 à son dernier disque solo en 1999, il en écrivit plusieurs mais qui eurent un meilleur destin chantés par d'autres, du groupe Mink De Ville - « Rolene » et « Cadillac Walk » - au dandy Robert Palmer, qui fit un hit de « Bad Case Of Loving You », adapté chez nous par Dick Rivers. Il faut reconnaître que sa coupe au bol à la Mireille Mathieu et ses grosses lunettes le rendaient moins sexy que ses interprètes.

    « Timide et réservé dans la vie, bon et énergique sur scène »

    Après « Bad News » et le très recommandable album « Street Fever » en 1980, cet ancien musicien de studio - il a joué notamment pour Del Shannon, Gram Parsons et Linda Ronstadt - n'a jamais retrouvé le succès, mais il n'a jamais déçu ceux qui allaient le voir dans les années 1990 dans les salles rock et dans les festivals. « Autant il était timide et réservé dans la vie, autant il était bon et énergique sur scène, confirme Yves Bigot, ancien patron du label Fnac Music, qui lui a fait enregistrer son premier disque live au Plan, à Ris-Orangis, en 1993. Il avait un style hérité des pionniers du rock, avec des chansons directes, courtes et enlevées. Mais c'était l'anti rockstar, l'anti Little Richard. »

    Yves Bigot et Moon Martin se sont fréquentés deux ans. « C'était un artiste Fnac Music et on se voyait souvent, se souvient Yves Bigot. A Los Angeles, il m'emmenait dans une petite cantine hippie manger du mahi mahi, un excellent poisson des mers chaudes dont raffolent les Américains. C'était d'ailleurs un excellent pêcheur. Mais il était réservé, presque sauvage, et très solitaire, bricolant seul sa musique dans son studio, un peu comme JJ Cale. Cela le rendait touchant. » Son huitième et dernier album solo remonte à 1999.