Grâce à une nouvelle mesure, le gouvernement belge devrait percevoir les bénéfices excédentaires de ses parcs éoliens en mer les plus récents. Une manœuvre estimée à environ 190 millions d’euros.

Pour encourager la création de parcs éoliens offshore, la Belgique a mis en place, en 2017, un système de garantie de revenus appelé Levelized Cost Of Energy (LCOE). Ce mécanisme vise à sécuriser les investissements des opérateurs vis-à-vis des fluctuations du prix de l’électricité. Dans ce cadre, l’État belge s’engage à payer la différence entre le prix du mégawattheure (MWh) d’électricité et le LCOE, assurant ainsi un revenu stable aux opérateurs. Ce LCOE varie d’un parc à l’autre, oscillant de 79 à 129 €/MWh.

Mais la crise énergétique que traverse l’Europe a entraînée une hausse spectaculaire du prix de l’électricité. De ce fait, le prix actuel du MWh peut dépasser le prix fixe des LCOE, entraînant d’importants bénéfices excédentaires pour les entreprises en charge des parcs éoliens. Face à cette situation, le gouvernement belge a donc décidé de mettre en place un dispositif appelé « contrats d’écarts compensatoires bidirectionnels ».

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Avec cette mesure, les opérateurs éoliens devront reverser à l’État tout bénéfice excédentaire, c’est-à-dire tout revenu dépassant le tarif LCOE. La ministre de l’Énergie, Tinne Van der Straeten, s’attend ainsi à récupérer près de 190 millions d’euros dès cette année. Cette somme servira notamment, selon la ministre, « au financement de mesures sociales ». Cette mesure ne s’applique qu’aux 5 parcs éoliens offshore les plus récents. En effet, les 4 parcs éoliens offshores mis en service entre 2009 et 2017, à savoir C-Power, Belwind, Northwind et Nobelwind, disposaient alors d’un système de soutien financier différent. Dans ce cadre, ils n’ont pas pu réaliser de bénéfice important pendant la hausse du tarif de l’électricité.

Un mécanisme qui existe déjà en France

Nous l’avions évoqué à l’été 2022, la France a déjà mis en place un dispositif similaire sur l’ensemble de son parc éolien terrestre et offshore. Celui-ci devrait permettre au pays de récupérer près de 30 milliards d’euros entre 2022 et 2023 pour l’ensemble de la filière. Si sur ces deux années, l’éolien en mer ne représente que 761 millions d’euros, ce chiffre devrait drastiquement augmenter lors des prochaines années. En 2030, on devrait compter près de 17 parcs éoliens offshore en service, contre un seul à l’heure actuelle.

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