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Coronavirus: pour ces chercheurs, l'arrivée de la deuxième vague en France aura lieu en octobre

Dans le service de réanimation de l'hôpital de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, le 24 septembre 2020

Dans le service de réanimation de l'hôpital de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, le 24 septembre 2020 - Lara BALAIS © 2019 AFP

Quatre scientifiques européens se sont basés sur les taux d'infection ainsi que sur les déplacements de populations intra-européens pour modéliser l'arrivée de la deuxième vague dans 24 pays européens entre juillet 2020 et janvier 2021.

Ce devrait être au mois d'octobre. Dans toutes les bouches depuis le déconfinement, la menace d'une deuxième vague pourrait prendre une forme concrète le mois prochain, selon une simulation réalisée par deux chercheurs lyonnais de l'IP2I (CNRS/Université Claude Bernard/Lyon I), en collaboration avec un chercheur de l'Université du Sud du Danemark et un scientifique affilié à l'Université Federico II de Naples.

Cette modélisation, inspirée par la physique des particules, prévoit une deuxième vague de l'épidémie de coronavirus dans 24 pays européens entre juillet 2020 et janvier 2021. Cependant, "il n’est pas possible de prédire l’ampleur de cette deuxième vague ni quand le prochain pic d’infection aura exactement lieu en France", souligne le CRNS sur son site internet.

Des pics de contamination échelonnés

La simulation, publiée sur le site Nature Research et relayée par Le Progrès, est matérialisée dans une vidéo postée sur YouTube. Cette modélisation a pu être établie en prenant en compte la base de taux d'infection, les déplacements inter et intra pays européens sur la période de mars à juillet 2020, et prend en compte les mesures de restriction anti-Covid imposées dans chacun des pays.

Pour exploiter ces données, les scientifiques ont utilisé une technique appelée "groupe de renormalisation". "Dans le cas du Covid-19, les scientifiques ont pris en compte le nombre total de personnes infectées (les individus qui ont guéri et ceux qui sont décédés)", est-il indiqué.

L'intensité et la mortalité de ces pics imprévisibles

Cette modélisation débute à la fin du mois de juin, en semaine 25, et dépeint l'évolution de la situation sanitaire dans chaque pays, en prévoyant "des pics qui s'échelonnent entre le 10 septembre et fin décembre", explique au Parisien Giacomo Cacciapaglia, physicien chercheur à l'IP2I.

"L'intensité de la couleur rouge par pays correspond au nombre de nouveaux cas normalisés par pays", note le CNRS. Toutefois, le chercheur précise au journal francilien que si cette modélisation est capable d'anticiper le calendrier de l'épidémie, elle ne peut prédire "ni son intensité, ni son taux de mortalité".

Elle prévoit ainsi une dégradation de la situation sanitaire, soit un pic de la deuxième vague, au mois de septembre en République d'Irlande, au Portugal, en Norvège, en Croatie ou encore en Hongrie. Au mois d'octobre (semaine 41), ces nations sont ensuite rejointes par la France, l'Allemagne, le Danemark ou encore la Finlande.

Cette étude prévoit toutefois une décroissance importante de l'épidémie au mois de novembre dans ces pays. Au Royaume-Uni ou en Italie, a contrario, c'est le moment où la deuxième vague devrait arriver. Enfin, elle est attendue au mois de décembre (semaine 50) en Suède ou encore en Pologne.

"Le résultat de plusieurs simulations"

"Cette animation est le résultat de plusieurs simulations de la deuxième vague", explique enfin le CNRS. "Les chercheurs supposent que les pays pris en compte adopteront pour la deuxième vague des mesures similaires à celles de la première et que l'immunité de groupe est faible, voire inexistante".

"Selon ces travaux, le moment précis des pics des taux d'infection pour chaque pays pourrait être contrôlé par le biais de la distanciation sociale, du contrôle des 'clusters' locaux et des mesures de contrôle aux frontières", conclut le CNRS.
Florian Bouhot Journaliste BFM Régions